Missions

Les activités humaines sont une source de stress pour la faune sauvage. Cependant, il est difficile de mettre en évidence les effets dissociés de différentes sources de stress dans le milieu naturel. Pour établir des relations causales, des études en laboratoire sont nécessaires. C’est pourquoi dans ce projet nous adoptons une approche écotoxicologique en laboratoire. Nous nous concentrerons sur les effets de la pollution en éléments traces métalliques, comme le plomb, le cadmium, le cuivre. Ces éléments peuvent avoir des effets importants sur la santé humaine et sur celle de la faune sauvage. Par exemple, l’arsenic et le plomb sont classés 1er et 2ème dans la liste 2019 de l’agence des substances toxiques et registre des maladies (ATSDR)(ATSDR 2019). Dans des expériences précédentes nous avons testé l’hypothèse que le stress oxydatif est le mécanisme physiologique sous-jacent à ces effets négatifs sur la santé (Saulnier et al. 2020). Le stress oxydatif résulte d’une surcharge des défenses antioxydantes par des espèces réactives de l’oxygène et peut causer des dommages sur les lipides, les protéines et l’ADN. Nous avons notamment montré un lien entre expositions aux polluants et dommages sur l’ADN chez les mâles adultes. A la suite de ces études, nous allons maintenant travailler à l’échelle du couple d’oiseaux reproducteurs car certains polluants peuvent avoir des effets uniquement sur certains stades de développement ou pendant certaines périodes du cycle de reproduction, ou des effets sur les cellules germinales qui ne se détectent qu’à la génération suivante. L’objectif principal de ce projet est de travailler à la fois sur des mâles et des femelles pour étudier l’effet sexe et aussi les effets des polluants sur la reproduction.
Notre modèle d’étude sera le diamant mandarin (Taeniopygia guttata) qui est une espèce d’oiseau modèle en écophysiologie. Nous exposerons expérimentalement les oiseaux à des niveaux de pollution représentatives du milieu urbain (cocktail de polluants à faible concentration). Les polluants sont rarement étudiés en mélange et pourtant il est important de prendre en compte les effets cocktail pour mieux comprendre les effets sur la santé car certains polluants en mélange ont des effets plus (ou moins) toxiques que seuls.
Références bibliographiques :
ATSDR. 2019. The ATSDR 2019 substance priority list. https://www.atsdr.cdc.gov/spl/index.html#2019spl.
Saulnier, A., J. Bleu, A. Boos, I. El Masoudi, P. Ronot, S. Zahn, M. Del Nero, and S. Massemin. 2020. Consequences of trace metal cocktail exposure in zebra finch (Taeniopygia guttata) and effect of calcium supplementation. Ecotoxicology and Environmental Safety 193:110357.

Activités

- Réaliser des analyses biochimiques d’échantillons sanguins (ELISA, tests colorimétriques)
- Réaliser des analyses en biologie moléculaire sur des échantillons sanguins (extraction ADN et ARN, expression de gènes, méthylation)
- Préparer les cocktails d’éléments traces métalliques
- Suivre les oiseaux en expérimentation
- Analyser les données issues du suivi RFID des oiseaux
- Analyses statistiques descriptives des données de suivi des oiseaux, des résultats des analyses biochimiques et de biologie moléculaire

Compétences

* Connaissances et fort intérêt en écophysiologie évolutive et écotoxicologie
* Avoir un Master en écotoxicologie et/ou écophysiologie (au début du contrat en août)
* Formation opérateur en expérimentation animale (au minimum)
* Manipulation d’oiseaux
* Manipulation de pipettes, centrifugeuse et autres matériels de bases d’un laboratoire de biochimie.
* Rigueur et intérêt pour le travail de paillasse
* Analyse statistique des données avec le logiciel R
* Connaissances des règles d’hygiène et sécurité pour la manipulation d’éléments traces métalliques
* Travailler en équipe
* Anglais scientifique de niveau B2 selon le cadre européen commun de référence pour les langues

Contexte de travail

L’Institut Pluridisciplinaire Hubert CURIEN (IPHC), unité mixte de recherche sous cotutelle du CNRS et de l’Université de Strasbourg (UMR7178), est un laboratoire pluridisciplinaire où des équipes de recherche de cultures scientifiques différentes (écologie, physiologie et éthologie, chimie et physique subatomique) développent des programmes de très haut niveau avec pour socle l’instrumentation scientifique. L'IPHC est structuré en 4 départements et comptabilise un effectif total de 393 agents (H/F) dont 257 agents permanents (soit 119 chercheurs et enseignants-chercheurs et 138 ingénieurs et techniciens H/F), 46 agents en CDD et 102 doctorants H/F.
Le Département d’Ecologie, Physiologie et Ethologie (DEPE) a notamment un objectif de comprendre les stratégies mises en place au cours de l’évolution ou du vivant de l’individu pour permettre aux espèces animales de faire face aux contraintes de leur environnement naturel, ou de sa dégradation rapide en relation avec les activités humaines. La personne recrutée sera affectée à l’équipe Ecologie, écophysiologie et aspects évolutifs de la santé, composée de 6 chercheurs ou enseignants-chercheurs. Elle travaillera en collaboration directe avec les personnes impliquées dans le projet au sein de l’IPHC.

Informations complémentaires

- Restauration sociale sur site
- 38h30 hebdomadaires
- 44 jours de congés annuels
- Horaires variables