Missions

Le postdoc s’inscrit dans le cadre du projet MAGIC intitulé « Délivrance de médicaments anticancéreux à partir de nanocomposites magnétiques induite par le champ magnétiques » qui a été financé par l’institut thématique multi-organismes (ITMO) sur le cancer dans le cadre de son appel PCSI 2023 « Approches interdisciplinaires des processus oncogéniques et perspectives thérapeutiques : Apports de la physique, de la chimie et des sciences de l’ingénieur à l’oncologie ». L’application visée est de développer une thérapie innovante contre l'adénocarcinome pancréatique (AP), cancer hautement létal. Les patients diagnostiqués avec un AP sont candidats aux chimiothérapies, mais aucun protocole actuel n’est assez efficace, à cause du microenvironnement fibrotique de l’AP, dont la matrice extracellulaire (MEC) riche en collagènes fibrillaires limite la pénétration et la diffusion des chimiothérapies dans la tumeur. Du fait de la forte cytotoxicité des agents anticancéreux contre les cellules saines, on cherche à les délivrer plutôt via des nanovecteurs développés afin d'améliorer la biodisponibilité de l’agent cytotoxique et de réduire ses effets secondaires. Parmi eux, les nanoparticules de polymères biocompatibles et biodégradables comme le PLGA (acide polylactique-co-glycolique) ont déjà été validées en clinique, en raison de leur capacité élevée de chargement en médicaments et leur biocompatibilité. Par ailleurs les nanoparticules magnétiques (NPM) d'oxyde de fer sont des systèmes biocompatibles pour le diagnostic et la thérapie du cancer. Elles peuvent être encapsulées dans d'autres nanomatériaux pour développer des nanomédicaments anticancéreux à délivrance inductible sous champ magnétique.
Le projet interdisciplinaire MAGIC réunit biologistes, chimistes et physiciens, et vise à élaborer de nouveaux systèmes de délivrance de médicaments, innovants, ciblés et inductibles grâce à un champ magnétique tournant ou oscillant. Il s’agit de nanoparticules composites à base de PLGA encapsulant des agents chimiothérapeutiques et des NPM, et fonctionnalisés avec un peptide (Collageline) pour cibler le collagène fibrillaire de la MEC. Ces nanocomposites seront activables à distance par des champs magnétiques spécifiques libérant de l'énergie thermique ou mécanique locale, afin de dénaturer les fibres de collagène et délivrer une dose contrôlée d'agents cytotoxiques dans la tumeur et de limiter les effets secondaires.

Activités

Les tâches du postdoc au LCPO consisteront à formuler des objets nanométriques anisotropes (plus précisément allongés) afin de pouvoir induire des couples mécaniques sur les fibres de la MEC lorsqu'ils seront soumis à un champ magnétique tournant de faible fréquence (1-10Hz). Dans une gamme visée de tailles 100-300 nm, ces nanoobjets seront préparés à partir de polymère (PLGA) soit commercial, soit synthétisé au LCPO, et de nanoparticules (NPM). Deux méthodes différentes seront appliquées afin d'obtenir une anisotropie de forme, soit par déformation mécanique de particules initialement isotropes, soit par autoassemblage du polymère et des MNPs dans un canal microfluidique soumis à un champ magnétique. La fonctionnalisation biochimique avec la Collageline sera réalisée en collaboration avec les partenaires du projet à Paris et à Toulouse. Comme alternative, ce seront les NPMs elles-mêmes qui seront non-sphériques : soit des nanobâtonnets (synthétisés à Paris), soit des « nanofleurs » multicoeurs (synthétisées au LCPO), ces dernières libérant une dose thermique en réponse à l'application d'un champ magnétique de haute fréquence (100 à 300 kHz).

Compétences

Le profil recherché est celui de physicochimiste des nanomatériaux. Une expérience précédente en synthèse, soit de polymères biocompatibles (notamment de polyesters) soit de nanoparticules inorganiques (en particulier NPM) serait appréciée. L’aptitude au travail en collaboration au sein d’un consortium multidisciplinaire (chimie, physique, biologie) sera aussi nécessaire.

Contexte de travail

Le Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO) est une unité mixte de recherche rattachée au CNRS, à l'Université de Bordeaux et à l’Institut Polytechnique de Bordeaux (https://www.lcpo.fr) . Le LCPO est composé de 4 équipes de recherche et comprend près de 150 personnes, incluant environ 50 personnels permanents. Fort d'une expérience de 40 ans en chimie des polymères, les recherches du LCPO visent à :
- mettre au point des méthodologies innovantes de synthèse de précision des polymères, en utilisant notamment des approches biomimétiques et/ou relevant des principes de la chimie verte
- développer des matériaux polymères fonctionnels par ingénierie macromoléculaire et auto-assemblage, notamment dans les domaines des matériaux renouvelables, de la santé et de l’énergie
- établir des liens pérennes avec le monde socio-économique.
Le travail de l'agent recruté sera réalisé au sein de l’équipe 3 du LCPO, intitulée « Auto-assemblages polymères et sciences du vivant » est dirigée par Sébastien Lecommandoux. L’équipe explore la conception de nano et microparticules biomimétiques et biofonctionnelles, en particulier les polymersomes, avec comme orientations principales :
- la synthèse et l’auto-assemblage de copolymères à blocs amphiphiles à base de polypeptides, polysaccharides et protéines
- la formulation de nanoparticules fonctionnelles pour le ciblage et la délivrance d’actifs (thérapie et theranostic)
- l’élaboration de cellules artificielles comme modèle membranaire et « usine » biologique.

Contraintes et risques

Conditions standards d’hygiène et sécurité pour travailler dans un laboratoire de chimie, avec comme principal risque celui liée à l’encapsulation d’un agent cytotoxique (Gemcitabine, Paclitaxel ou 5-Fluorouracil), les expériences biologiques elles-mêmes étant ensuite réalisées par les collaborateurs à Toulouse.

Informations complémentaires

Contrat reconductible 18 mois supplémentaire (soit 30 mois en tout)