Description du sujet de thèse

L'atténuation des ondes sismiques est un paramètre clé pour comprendre les propriétés physiques de la croûte terrestre. L'atténuation peut, par exemple, donner une idée du niveau d'hétérogénéité de la croûte ou de la présence de fluides, mais il est très difficile d'obtenir une imagerie tridimensionnelle fiable de ce paramètre. Il existe différentes méthodes pour quantifier l'atténuation, mais elles sont généralement appliquées indépendamment les unes des autres. Souvent, une seule méthode est appliquée pour une structure tectonique donnée. Ce doctorat vise à appliquer différentes méthodes à un même objet géologique, les grandes régions alpines. L'utilisation des ondes Lg nous permet de mieux comprendre l'atténuation à l'échelle de la croûte à des fréquences intermédiaires (~1Hz) et élevées (~6 Hz). En utilisant la coda des ondes sismiques de surface extraites du bruit sismique, nous pouvons avoir un aperçu des paramètres d'atténuation dans la croûte supérieure, tandis qu'en utilisant les ondes balistiques des tremblements de terre et, éventuellement, les corrélations du bruit sismique, nous obtenons encore d'autres informations. Grâce à la couverture exceptionnelle des stations sismiques en Europe dans le cadre des projets AlpArray et AdriaArray, nous appliquerons plusieurs méthodes et les interpréterons conjointement sur la base des techniques de modélisation les plus avancées actuellement disponibles, la grande région alpine étant la principale cible tectonique. En fonction des résultats, nous pourrons également étudier des zones cibles spécifiques, et en particulier le Massif central pour lequel une couverture de données exceptionnellement élevée est disponible.
Au moment du début de contrat, le candidat devra être titulaire d'un master pertinent en regard du sujet de thèse, avec un solide profil en physique/mathématique/géophysique.
Le candidat devra pouvoir lire, écrire et parler l'anglais scientifique.

Contexte de travail

Le Centre national de la recherche scientifique est une institution de recherche parmi les plus importantes au monde. Pour relever les grands défis présents et à venir, ses scientifiques explorent le vivant, la matière, l’Univers et le fonctionnement des sociétés humaines. Internationalement reconnu pour l’excellence de ses travaux scientifiques, le CNRS est une référence aussi bien dans l’univers de la recherche et développement que pour le grand public.
La thèse s'effectuera au sein du laboratoire ISTerre, Unité Mixte de Recherche de l'Université Grenoble Alpes, CNRS, USMB, IRD et Université Gustave Eiffel, située 1381 rue de la Piscine 38400 Saint-Martin d'Hères et sur le Campus Scientifique du Bourget du Lac. Elle fait partie de l'Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble (OSUG) et du Pôle de recherche PAGE de l'Université Grenoble Alpes (UGA). Son effectif est de 300 personnes environ pour un budget annuel moyen de 7 M€. Elle est organisée autour de 10 équipes de recherche et de services, l'objectif scientifique étant l'étude physique et chimique de la planète Terre, tout particulièrement en se concentrant sur les couplages entre les observations des objets naturels, l'expérimentation et la modélisation des processus complexes associés. ISTerre assure également les missions d'observations de la Terre solide, héberge et maintient des parcs nationaux d'instruments géophysiques, ainsi qu'un centre de données.
La thèse se déroulera dans l’Equipe Ondes et Structure et sera encadrée par Helle Pedersen et Nikolai Shapiro. Des collaborations sont prévues au sein de l’équipe ainsi qu’avec des spécialistes dans d’autres laboratoires.
L'école doctorale de rattachement sera École doctorale STEP de l’Université Grenoble Alpes.

Contraintes et risques

Aucun risque spécifique, toutefois des missions de terrain pourront être effectués dans le cadre de la thèse. Des participations de réunions de travail et des conférences nationaux et internationaux sont à prévoir.