Informations générales
Intitulé de l'offre : Contrat doctoral : dynamique de déglaciation de l'Antarctique de l'Est (Terre Adélie, TAAF) - apport d'une approche géochronologique multi-méthodes (H/F)
Référence : UMR5275-FABCAR-075
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : GRENOBLE
Date de publication : vendredi 28 avril 2023
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1 octobre 2023
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : 2 135,00 € brut mensuel
Section(s) CN : Terre et planètes telluriques : structure, histoire, modèles
Description du sujet de thèse
La question de l'élévation du niveau de la mer en relation avec la dynamique de la calotte de l'Antarctique de l'Est (CAE) est une question majeure dans le contexte du changement climatique (IPCC, 2022). La présomption de stabilité de la CAE et donc de faible impact de cette zone pour l'élévation du niveau de la mer, repose en fait sur peu de données sur la côte, et sur des modèles numériques mal contraints. Ces modèles, pour les siècles à venir, tiennent peu compte de l'évolution à long terme de la calotte glaciaire dans le domaine côtier, depuis le LGM (Last Glacial Maximum, 20 ka). Ces modèles sont principalement basés sur des données satellitaires et sur des données glaciaires distales (EPICA), ou marines. Cependant, l'échelle critique des processus agissant sur l'évolution de l'inlandsis (comme l'évolution de la ligne d'ancrage ou le rebond isostatique), se situe à des échelles temporelles beaucoup plus longues (des échelles multi-centennales à multi-millénaires), et agissent essentiellement le long de la côte.
Le projet DELTA porte sur cette thématique et propose une approche originale couplant observations/datations de surface (moraines, cf Voisine et al., 2020). Il débutera courant 2023. L'objectif est de documenter la dynamique de déglaciation post-LGM de la Terre Adélie (TA), avec des données provenant à la fois de la Terre solide et des compartiments marins, afin d'apporter des contraintes plus fortes et des validations aux modèles numériques de la CAE sur les 20 derniers ka, qui seront proposés pour étudier le comportement futur de la CAE jusqu'en 2300.
L'acquisition de données comprendra une étude multi-géochronologique des enregistrements de moraines (basée sur la datation par radionucléides cosmogéniques de Be, Al, C et OSL (Optically Simulated Luminescence), des blocs de moraines et de surfaces polies le long de la côte de la Terre Adélie, des nunataks pour documenter le retrait de la CAE, et les épaisseurs de glace après le LGM. La datation OSL de sédiments marins côtiers permettra de dater les anciennes lignes d'échouage qui ont été soulevées, ce qui permettra de quantifier le rebond isostatique (encore indéfini). Une analyse complémentaire des paléotempératures marines sera effectuée dans des carottes sédimentaires avec le laboratoire EPOC (Xavier Crosta).
Ces données de Terre Solide seront combinées avec les autres enregistrements, plus distaux, de la calotte glaciaire, et en mer pour fournir un cadre précis pour les fluctuations glaciaires et l'épaisseur de l'EAIS depuis 20 ka. Ces données seront utilisées pour valider des modélisations numériques 3D interactives de l'EAIS en TA effectuées par des collègues glaciologues (e.g., Quiquet et al., 2018) afin d'évaluer la régression des glaciers en fonction des différents forçages à l'échelle des derniers 20 ka.
Contexte de travail
Le Centre national de la recherche scientifique est une institution de recherche parmi les plus importantes au monde. Pour relever les grands défis présents et à venir, ses scientifiques explorent le vivant, la matière, l'Univers et le fonctionnement des sociétés humaines. Internationalement reconnu pour l'excellence de ses travaux scientifiques, le CNRS est une référence aussi bien dans l'univers de la recherche et développement que pour le grand public.
Le Centre national de la recherche scientifique est un organisme public de recherche pluridisciplinaire placé sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation constitué de près de 3,8 milliards d'euros de budget, plus de 33000 agents dont près de 29000 scientifiques, et plus de 1100 laboratoires de recherche en France et à l'étranger.
La thèse sera réalisée dans les deux laboratoires Edytem (Univ. Savoie Mont Blanc) et ISTerre (Univ. Grenoble Alpes), en collaboration avec d'autres laboratoires (notamment CEREGE-ASTER, IGE), en interaction avec les autres participants du projet Delta.
Le projet de thèse comportera notamment une mission de terrain, de la géochronologie (cosmogéniques, OSL), et un volet modélisation en collaboration avec le post-doc. Edytem et ISTerre sont deux laboratoires intégrés à l'Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble (OSUG) et regroupent des recherches multidisciplinaires en Sciences de la Terre, centrées sur les approches combinant observations naturelles, recherches expérimentales et modélisations du système Terre. Dans le cadre du projet, plusieurs M2 et un post-doc de 2 ans (en 2024) seront proposés en interaction avec cette thèse. Le candidat sera activement associé au déroulement du projet ANR DELTA et participera aux conférences et workshops associés, ainsi qu'à des conférences internationales.
Informations complémentaires
Profil du candidat :
Le candidat devra avoir des connaissances en géomorphologie quantitative, géologie du Quaternaire, pétrologie, et/ou géochimie sédimentaire.
Des compétences en analyse topographique, cartographie SIG, et modélisation numérique seront un avantage pour mener à bien ce projet et établir les collaborations envisagées.
Les candidats doivent avoir suivi un cursus de Master en Géologie, Géophysique, Géographie physique ou autre discipline quantitative en sciences naturelles, avec un fort intérêt pour la dynamique de la surface terrestre.
Le candidat devra avoir des compétences avérées en communication orale/écrite en anglais (une maîtrise au moins partielle du français sera un avantage, notamment pour les interactions sociales et la vie à Grenoble).