Informations générales
Intitulé de l'offre : Post-doctorat 'Interactions langagières en médecine générale et inégalités sociales de santé' (H/F)
Référence : UMR8209-CAMVIL-003
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : PARIS 06
Date de publication : mardi 14 octobre 2025
Type de contrat : Chercheur en contrat CDD
Durée du contrat : 18 mois
Date d'embauche prévue : 1 janvier 2026
Quotité de travail : Complet
Rémunération : 3131€ et la maximale 4806€ brut par mois selon expérience. (selon les grilles établies)
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : Indifférent
Section(s) CN : 01 - Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos
Missions
Le projet Gendhi vise à comprendre comment s’articulent les rapports sociaux de domination pour rendre compte des inégalités sociales de santé, de la petite enfance à l'âge adulte. La recherche est structurée autour de deux questions complémentaires : (i) Comment les corps (mal)sains sont-ils construits socialement ? (ii) Le recours aux soins et la prise en charge par le système de santé sont-ils différents selon les propriétés sociales des personnes malades ?
L’approche est résolument pluridisciplinaire, associant sociologie, démographie, économie et épidémiologie, en étroite collaboration avec des chercheur.e.s-clinicien.ne.s.
Ce projet est porté par Nathalie Bajos, sociologue-démographe, directrice de recherche à l’INSERM, Muriel Darmon, sociologue, directrice de recherche au CNRS, Pierre-Yves Geoffard, économiste, directeur de recherche au CNRS et Michelle Kelly-Irving, épidémiologiste, directrice de recherche à l’INSERM.
L’objectif de ce post-doctorat est d’examiner les inégalités sociales de santé à partir des interactions langagières qui prennent place dans les cabinets de médecine générale. Dans une approche fondatrice de la sociologie française des inégalités sociales de santé comme celle de Luc Boltanski, le langage tient une place centrale dans l’étude des interactions entre médecins et patients, mais cette dimension a été peu poursuivie. De même, l’étude des socialisations de classe et de genre a fait peu de place aux socialisations langagières et à leurs effets jusqu’à une date récente. L’étude vise à combler ces différents manques et à apporter des connaissances cruciales sur le rôle du langage dans la production ou la reproduction d’inégalités sociales lors du moment central et souvent premier de la prise en charge que constituent les consultations de médecine générale. La recherche permettra de faire des ponts entre les différents domaines travaillés dans le projet Gendhi : les socialisations à la santé dans les familles et l’incorporation des rapports au corps et à l’institution médicale, les variations sociales de compétences motrices et langagières dans l’enfance, les variations sociales de ressentis et d’expression des symptômes, l’accès au soin et les crédibilités variables des propos des patients et patientes, les inégalités sociales de prise en charge qui se jouent dans les consultations et interactions entre médecins et patient.es. Comme les autres recherches de Gendhi, l’étude accordera une importance particulière aux enjeux d’inégalités sociales de santé, à l’articulation de la classe, et du genre et des autres rapports de domination (notamment ici des dimensions ethnoraciales, avec une prise en compte attendue des effets des trajectoires migratoires, des langues parlées ainsi que des représentations et attributions culturalistes).
La recherche sera qualitative, et centrée sur les interactions entre médecins et patient.es en médecine générale. Le nombre, la durée des observations et l’éventail des consultations enquêtées seront à discuter avec l’encadrante du post-doctorat. Les observations seront éventuellement complétées par des entretiens avec les médecins généralistes et les patient·es.
La recherche devra de plus dialoguer de façon étroite avec les autres recherches qualitatives et quantitatives menées au sein du projet Gendhi. Cette recherche sociologique devra également pouvoir dialoguer avec les autres disciplines du projet (économie et épidémiologie notamment).
Activités
- Participation à la vie scientifique du projet Gendhi.
- Recueil de données qualitatives par observation des interactions de santé dans les cabinets de médecine générale (et éventuellement par entretiens). Une méthode d’observation permettant le recueil systématique des propos tenus sera proposée, les observations seront retranscrites et les entretiens éventuels intégralement retranscrits de façon anonymisée. A la fin du post-doctorat, les éventuels entretiens intégralement retranscrits seront versés aux matériaux de Gendhi, ainsi qu’un compte rendu d’observation de taille et de nature à préciser.
- Rédaction d’articles scientifiques.
- Présentation de travaux et participation aux groupes de travail et séminaires de Gendhi.
Cette liste n'est ni exhaustive ni limitative.
- 20% du temps de travail pourra être consacré à la valorisation des travaux antérieurs, notamment de thèse.
Compétences
Critères impératifs :
• Doctorat en sociologie, soutenu ou avec une date de soutenance fixée avant le début du post-doctorat (le post-doctorat commencera au moins un mois après la date de soutenance de la thèse).
• Expérience et maîtrise de l’approche sociologique et des méthodes qualitatives.
• Expérience et maîtrise de la sociologie du langage et des interactions langagières, connaissances dans les disciplines connexes (sociolinguistique, psychologie…).
• Autonomie.
Compétences qui sont utiles mais pas essentielles :
• Expérience préalable de terrains d’enquête relatifs à la santé.
• Expérience des méthodes quantitatives.
Contexte de travail
Le recrutement est associé au projet de recherche Gender and Health Inequalities (Gendhi). Ce projet a obtenu un financement du Conseil européen de la Recherche, via l’appel « ERC-Synergy-2019 », sur une durée de 7 ans.
La personne recrutée deviendra post-doctorante dans le laboratoire CESSP (UMR 8209 / CNRS, EHESS, Paris 1) et sera hébergée dans les locaux du CESSP et dans ceux du projet Gendhi sur le campus Condorcet.