Informations générales
Intitulé de l'offre : Post-doctorant en gestion de la faune sauvage (H/F)
Référence : UMR5558-NATARB-089
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : VILLEURBANNE
Date de publication : jeudi 16 janvier 2025
Type de contrat : Chercheur en contrat CDD
Durée du contrat : 18 mois
Date d'embauche prévue : 1 mars 2025
Quotité de travail : Complet
Rémunération : à partir de 3021 € brut mensuel en fonction de l'expérience
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : Indifférent
Section(s) CN : 29 - Biodiversité, évolution et adaptations biologiques : des macromolécules aux communautés
Missions
Devant les problèmes sociétaux liés au suivi des populations de grands mammifères herbivores par simples comptages, la gestion des populations de ces espèces repose maintenant principalement sur l’utilisation d’indicateurs de changements écologiques). Grâce à des suivis temporels conjoints de variables biologiques décrivant l’abondance de la population (e.g. indice kilométrique, indice nocturne), la performance phénotypique (masse corporelle, fertilité) des individus de cette population, et l’impact des grands herbivores sur la végétation, les ICE permettent de caractériser le statut démographique d’une population sur le continuum allant de la colonisation à la saturation et d’en déduire les stratégies de gestion appropriées (augmentation, maintien ou diminution des prélèvements) en fonction des objectifs définis par les gestionnaires.
Ces outils reposant sur la biologie des espèces permettent en théorie de mettre en œuvre une gestion adaptative et objective des populations de grands mammifères herbivores, ce qui inclus le cerf et de chevreuil. Depuis plus de 20 ans (voir première synthèse suite au colloque tenu à Lyon en 1999, puis le colloque ICE qui s’est tenu à Chambord en 2015), la gestion par ICE se met progressivement en place sur l’ensemble du territoire français grâce aux efforts combinés de l’OFB, des Fédérations Départementales des Chasseurs et des forestiers (ONF et CNPF), notamment via la mobilisation de l’écocontribution, et pour un nombre croissant d’espèces de grands mammifères herbivores (chamois, bouquetins...).
Bien que validée sur des territoires de référence (Chizé, Trois-Fontaines, La Petite Pierre), l’application des ICE à des échelles opérationnelles de gestion, typiquement plus grandes que les sites d’étude (tous inférieurs à 5000ha), pose encore de sérieux problèmes d’analyse et d’interprétation à cause de l’hétérogénéité spatiale des habitats et de la structuration spatiale des populations. La structure spatiale du paysage et la productivité végétale associée (approchée par le NDVI par exemple), la présence de culture ou de perturbations anthropiques modifie les relations entre abondance des populations et l’habitat, ou entre la performance phénotypique des animaux et la densité de population. Ces variables biologiques étant elles-mêmes affectées par l’habitat (qualité et disponibilité du fourrage), la disponibilité en zones agricoles, ou la météorologie, il convient a premier lieu d’identifier la structure spatiale et de prendre en compte cette structure dans l’interprétation des ICE. et d’analyser ces données avec les outils adéquats (e.g. modèle spatialement explicite).
D’autre part, en affectant les relations de densité-dépendance sur lesquelles reposent les ICE, les interactions inter-spécifiques comme la compétition entre herbivores complexifient les relations attendues entre ICE et statut démographique des populations. Par exemple, l’indice de pression sur la flore pourrait ne pas répondre à la densité de chevreuils dans la situation où une population de cerfs sympatrique consommerait certaines des plantes suivies sur le terrain.
L’approche par ICE nécessite donc d’avantage d’études dans des contextes écologiques variés.
Activités
Les sites de Moulière et du Médoc apparaissent donc comme particulièrement pertinents afin d’améliorer la mise ne place des ICE pour l’espèce cerf, leur utilisation dans un contexte de gestion adaptative à des échelles spatiales opérationnelles (supérieur à 20 000ha) et de proposer une méthodologie de travail pertinente pour les gestionnaires locaux. Plusieurs suivis ont été mis en place sur l’espèce cerf dans ces deux sites de la région Nouvelle-Acquitaine
- un suivi par indice d’abondance de type indice nocturne (nombre d’animaux vus par km parcouru) ;
- un suivi des prélèvements qualitatif et quantitatif ;
- des prises de mesures biométriques (masse corporelle, présence d’un fœtus pour les femelles) ;
- un suivi de la consommation des plantes par les herbivores (de type Aldous) ;
L’ensemble des données permettant une analyse et une interprétation des résultats dans le cadre des indicateurs de changements écologiques (ICE).
La personne recrutée sera moteur dans l’élaboration des questions scientifiques pertinente pour l’OFB et les gestionnaires de la faune sauvage. Prévoir un temps pour la vérification et la mise en forme d’une partie des données.
La personne recrutée devra analyser l’ensemble de ces données pour (1) évaluer la tendance des populations par indicateurs de changements écologique (avec un accent particulier sur les taux de gestation et les abondance); (2) mettre en relation ces données avec des variables environnementales spatialisées (CORINE land cover, NDVI), temporelles (météorologie, productivité forestière) ainsi que les prélèvements annuels. (3) Cette même personne construira un modèle démographique des populations des cerfs dans le Médoc et à Moulière pour proposer des stratégies de gestion de l’espèce en fonction des objectifs définis par les gestionnaires; (4) enfin, nous aiderons à la mise en œuvre d’une gestion adaptative basée sur notre connaissance du fonctionnement démographique des populations de grands mammifères herbivores.
Une approche intégrative est envisagée étant données la diversité et l’hétérogénéité des données à disposition (indices d’abondance, statistiques de chasse, mesures biométriques sur animaux prélevés, indices de consommation de la flore). Il est donc attendu pour ce travail l’implémentation de modèles statistiques relativement complexes pour estimer les paramètres démographiques, et de modèles démographiques (orientés femelles et à deux sexes) afin de caractériser la dynamique des deux populations exploitées (taux d’accroissement, densité-dépendance, réponses à l’environnement et l’exploitation par la chasse sportive).
La personne recrutée devra présenter les résultats sous la forme d’un rapport scientifique complet, de présentations orales sur les sites d’études, ainsi que par l’écriture d’articles de vulgarisation destinés au grand public, y compris partenaires et gestionnaires. Un ou des articles scientifiques seront envisagés en fonction des opportunités ou résultats.
Compétences
Savoir-faire opérationnel :
- Connaissances en dynamique des populations et en écologie des grands mammifères herbivores ;
- Connaissances / intérêt pour la gestion de la faune sauvage et les questions scientifiques finalisées ;
- Analyses de données dans le cadre des modèles linéaires généralisés dans l’environnement R de préférence (modèles hiérarchiques) ;
- Analyses de données spatialisées (modèles linéaires généralisé);
- Modélisation de la dynamique des populations (matrices de Leslie) ;
- Des connaissances en statistiques bayésiennes seraient appréciées (BUGS, JAGS, NIMBLE...) ;
Savoir-être professionnel :
- Rigueur scientifique
- Capacité à travailler activement en collaboration avec des partenaires locaux et distants (organisation de réunions, de l’avancée du travail...) ;
- Autonomie dans la gestion et l’analyse de données ;
- Avoir démontré des capacités rédactionnelles et de communication sous divers medium (écrit, poster, oral, presse écrite) ;
- Capacité à présenter les résultats devant un public de non-scientifiques / gestionnaires de la biodiversité ;
Contexte de travail
Le Laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive (LBBE, UMR CNRS 5558 : https://lbbe.univ-lyon1.fr/) est un laboratoire de l'UFR Biosciences, Université Claude Bernard Lyon 1, situé sur le campus de La Doua, à Villeurbanne. Environ 200 agent·e·s participent à la recherche effectuée au LBBE en associant la modélisation mathématique et informatique à des questionnements en écologie évolutive, en génomique et en santé. Le LBBE, laboratoire de premier plan en écologie, possède une longue histoire de collaboration scientifique avec les gestionnaires de la faune sauvage (ONCFS, OFB, Parcs Nationaux).
La personne recrutée sera le maillon essentiel d’une collaboration étroite et continue avec Christophe BONENFANT et Jean-Michel GAILLARD (équipe « Biodémographie évolutive ») du LBBE et Gilles CAPRON (SD/OFB), Alex CHANTELOUP (FDC de la Vienne) et Jérôme WERNO (FDC de la Gironde).
Nos petits + :
• Un environnement de travail stimulant au contact de personnels de la recherche
• Un accompagnement professionnel avec des formations internes au laboratoire
• Une possibilité de télétravailler
• Un restaurant d'entreprise qui permet de déjeuner à un prix intéressant.
• Le remboursement partiel des titres de transport (75%)
+ forfait mobilité durable pouvant aller jusqu'à 300€/an
• Un site accessible en transport en commun (Tram T1 + T4 + bus)
• 44 jours de congés / RTT par an
• Participation financière au frais de mutuelle
Contraintes et risques
Des déplacements réguliers à Chizé (DRAS/OFB) et dans les sites de Moulière et du Médoc sont à prévoir.