Description du sujet de thèse

Le développement des énergies renouvelables est un impératif pour lutter contre le réchauffement climatique. A ce titre le développement de l’éolien en mer est en pleine explosion en France et est appelé à se développer encore plus dans les décennies à venir. Cependant le développement des parcs éoliens à terre et en mer a des impacts sur la biodiversité tels que la destruction des habitats d’espèces parfois protégées mais aussi en générant des mortalités pour les espèces volantes (oiseaux et chauve-souris) par collision avec les pales ou mats des turbines. Cette nouvelle pression se cumule a de nombreuses autres pressions auxquelles les oiseaux marins, notamment, font déjà face.
Concilier le développement de l’éolien en mer et la conservation des oiseaux marins implique, de fait, un travail de planification spatiale essentiel. Cette planification, pour être pertinente, doit s’appuyer sur une compréhension fine et une prédiction, dans le temps et dans l’espace, des impacts ou des risques que subiront les populations d’oiseaux marins exposés à cette nouvelle pression anthropique, en plus des autres menaces existantes, telles que telles que les captures accidentelles par les pêcheries, la raréfaction des ressources alimentaires liée la surpêche ou au changement climatique, les épisodes épidémiques (grippe aviaire, choléra aviaire) ou la survenue d’épisodes climatiques extrêmes. Le cumul de ces différentes pressions, provenant des différentes activités humaines notamment, est en effet amené à évoluer au cours des décennies à venir, d’une part en raison des modifications que l’environnement marin va connaître en réponse au changement climatique et aux modifications d’usage du milieu ; et d’autre part, parce que l’éolien en mer va continuer à fortement se développer. Il existe cependant de nombreuses incertitudes autour de l’évolution de ces différentes pressions. Mieux prédire la réponse des populations d’oiseaux marins aux diverses pressions anthropiques pour aider à la planification de l’éolien en mer, implique donc d’adopter une méthodologie basée sur la modélisation de scénarios plausibles tenant compte explicitement des évolutions possibles des différentes pressions.
Le projet BIRDYNAMIC II, financé par l’observatoire nationale de l’éolien en Mer, a pour objectif de développer ces scénarios pour mieux anticiper sur l’évolution des populations d’oiseaux marins dans les années à venir.
La personne recrutée s’intègrera au sein d’une équipe de quatre ingénieurs/doctorant/post-doctorants recrutés pour le projet d’une durée de 3 ans. Elle aura pour missions de (i) participer au développement du modèle individu-centré combinant évitement des parcs et collisions pour modéliser l’impact démographique du développement de l’éolien en mer sur les populations d’oiseaux, (ii) développer un panel de scénarios plausibles des évolutions possibles des pressions sur ces populations d’oiseaux dans le but de mieux prédire leur devenir potentiel, (iii) publier les résultats des développements méthodologiques et écologiques des deux axes précédents. Pour cela, elle s’appuiera sur un premier modèle développé dans le cadre du projet BIRDMOVE ainsi que sur les travaux menés dans le cadre du projet BIRDYNAMIC, deux projets coordonnés par les responsables scientifiques de BIRDYNAMIC II. La personne sera amenée à se baser sur des données issues de la littérature, à analyser des données inédites (notamment de type Capture-Marquage-Recapture) et à mener des interviews d’experts (y compris internationaux) pour construire des modèles les plus réalistes possibles.
La rédaction de rapports à destination de l’Etat est attendue de même que des publications scientifiques internationales.
L’encadrement de stagiaires est possible.

Fortes compétences en modélisation statistiques des données et en particulier en développement de modèles individu-centrés, en dynamique des populations (données de CMR, matrice de Leslie) et en modélisation spatiales (données de suivi GPS).

Contexte de travail

La personne sera basée au CEFE dans l’équipe HAIR et dans l’équipe MAD, deux équipés très impliquées sur les questions de conciliation du développement des énergies renouvelables et de la protection de la biodiversité. Trois personnes supplémentaires seront recrutées sur ce projet (deux post-doctorants et un ingénieur de recherche-programmeur) pour compléter l’équipe projet.

Contraintes et risques

Néant