Description du poste

Les rivières arctiques sont situées sur des bassins versants dont les sols sont riches en matières organiques. Malgré leur impact potentiel sur l'océan arctique et le climat mondial, les flux de DOC sont peu étudiés, principalement en raison de contraintes logistiques. La majorité des flux annuels de DOC (80 %) sont observés durant la période de débâcle provoquée par la fonte des neiges, entre fin mai et début juin. Un échantillonnage haute fréquence sur le terrain durant cette période est donc extrêmement important mais très difficile. Cette forte contrainte opérationnelle entraîne que les flux de DOC des rivières dans l'océan arctique sont constamment sous-échantillonnés. La télédétection spatiale passive appliquée dans le visible est une technique très pertinente pour augmenter la couverture spatiale et temporelle des mesures de DOC des réseaux sol et pourrait donc permettre d’obtenir des informations précieuses sur la dynamique du DOC dans les rivières arctiques sans campagne d’échantillonnage complexe à mettre en place. La dynamique du DOC peut également être étudiée via des modèles de surface continentale comme ORCHIDEE. Deux versions du modèle ORCHIDEE ont déjà servi à estimer les flux de DOC dans les rivières arctiques. La première version a permis de représenter la dynamique du DOC et le rôle des pergélisols. La seconde version a permis d’évaluer l’apport des tourbières dans le bilan du DOC.
Le premier objectif du stage est d’évaluer le potentiel de la chaîne de traitement DOC-Rivers (projet CNES), dans l’évaluation du DOC du fleuve arctique MacKenzie (Canada). De nombreuses approches empiriques existent actuellement. Ces approches nous ont permis de construire des modèles statistiques ou basés sur des réseaux de neurones applicables sur les fleuves arctiques. Le second objectif du stage est d’évaluer la capacité du modèle ORCHIDEE à représenter la dynamique du DOC dans les rivières arctiques.
Le stagiaire devra : 1) analyser la distribution spatiale et temporelle du DOC dans le fleuve Mac Kenzie et ces affluents, 2) comparer les résultats des simulations des deux versions du modèle, 3) comparer les résultats des simulations et de la base de données satellite DOC-Rivers, 4) étudier la dynamique spatiale et temporelle du DOC dans le fleuve Mac Kenzie. Toutes ces taches nécessiteront la réalisation de scripts.

Description de l'employeur

Le laboratoire de Physique et Chimie de l'Environnement et de l'Espace (LPC2E) est une unité mixte de recherche du CNRS, de l'Université d'Orléans et du CNES situé sur le campus CNRS d'Orléans. Le laboratoire compte environ 80 personnes dont 29 chercheurs et enseignants-chercheurs, 36 IT permanents et non-permanents et 15 doctorants et post-doctorants. Il comporte trois équipes scientifiques dont les travaux portent sur : (1) la physico-chimie de l’atmosphère terrestre et des différents corps du système solaire ; (2) les relations Soleil-Terre, les plasmas spatiaux et les environnements ionisés du système solaire ; (3) l’étude multi-longueurs d’onde des pulsars et des exoplanètes et la physique fondamentale. Le laboratoire s’appuie sur une forte compétence en instrumentation comprenant la conception, la réalisation, la mise en œuvre et l’exploitation des données d’instruments sol ou embarqués à bord d’avions, de ballons ou de satellites.

Descriptif du profil recherché

L’étudiant doit être en fin d'études de Master 2 ou d’école d'ingénieurs. Sa formation doit comporter des connaissances en télédétection spatiale. Des connaissances complémentaires sur le cycle du carbone des surfaces continentales seraient un atout.

Langues

Français (C1)/Anglais (B2)

Informations complémentaires

Ce stage de master sera supervisé par Fabrice Jégou (Chercheur CNRS, LPC2E, fabrice.jegou@cnrs-orleans.fr) responsable scientifique du projet CNES DOC-Rivers. Le stage sera effectué en collaboration avec Élodie Salmon (Chercheuse CNRS, LSCE, elodie.salmon@lsce-ipsl.fr) et impliquée dans le projet européen GreenFeedBack (https://eu-greenfeedback.com/) dont un des objectifs est d’étudier les échanges aux hautes latitudes entre le continuum terre-océan. La date limite pour postuler est le 30/01/2025. La période et la durée du stage peuvent être négociées.