Missions

Le projet Gendhi vise à comprendre comment s’articulent les rapports sociaux de domination pour rendre compte des inégalités sociales de santé, de la petite enfance à l'âge adulte. La recherche est structurée autour de deux questions complémentaires : (i) Comment les corps (mal)sains sont-ils construits socialement ? (ii) Le recours aux soins et la prise en charge par le système de santé sont-ils différents selon les propriétés sociales des personnes malades ?
L’approche est résolument pluridisciplinaire, associant sociologie, démographie, économie et épidémiologie, en étroite collaboration avec des chercheur.e.s-clinicien.ne.s.
Ce projet est porté par Nathalie Bajos, sociologue-démographe, directrice de recherche à l’INSERM, Muriel Darmon, sociologue, directrice de recherche au CNRS, Pierre-Yves Geoffard, économiste, directeur de recherche au CNRS et Michelle Kelly-Irving, épidémiologiste, directrice de recherche à l’INSERM.
L’objectif de ce post-doctorat est d’examiner l’espace social des attitudes et pratiques préventives et leur contribution aux inégalités sociales de santé, à partir du cas du dépistage du cancer colorectal. L’étude du dépistage du cancer colorectal apparaît intéressante dans la mesure où le taux de participation au dépistage est relativement faible, avec une différence peu marquée entre participation masculine et féminine (ce qui signifie de plus que les femmes participent beaucoup moins à ce dépistage qu’à ceux qui concernent le cancer du sein ou de l’utérus), et une variabilité selon la classe sociale qui pourrait être elle aussi plus faible qu’attendue. Cette pratique semble donc se décliner moins que d’autres pratiques et attitudes préventives selon des différences de genre et de classe désormais bien identifiées (la prévention étant davantage le fait des femmes, et des positions sociales favorisées). Le dépistage du cancer colorectal peut donc constituer un observatoire précieux des attitudes et pratiques préventives. L’étude accordera une importance particulière aux enjeux d’inégalités sociales de santé et à l’articulation de la classe et du genre.
La recherche sera qualitative, et centrée sur les individus à qui s’adresse le dépistage : il sera effectué une trentaine entretiens, ainsi qu’éventuellement une analyse documentaire des campagnes de prévention ou sites internet, ou autres matériaux.
La recherche devra de plus dialoguer de façon étroite avec les autres recherches qualitatives et quantitatives menées au sein du projet Gendhi sur le cancer colorectal. Cette recherche sociologique devra également pouvoir dialoguer avec les autres disciplines du projet.

Activités

- Participation à la vie scientifique du projet Gendhi.
- Recueil de données qualitatives par entretiens (une trentaine) et éventuellement analyse documentaire des campagnes de prévention ou sites internet, ou autres matériaux. Les entretiens intégralement retranscrits seront versés aux matériaux de Gendhi à la fin du post-doctorat, ainsi qu’éventuellement un court compte rendu d’observation ou de recherche documentaire.
- Rédaction d’articles scientifiques.
- Présentation de travaux et participation aux groupes de travail et séminaires de Gendhi.
Cette liste n'est ni exhaustive ni limitative.
- 20% du temps de travail pourra être consacré à la valorisation des travaux antérieurs, notamment de thèse.

Compétences

Critères impératifs :
• Doctorat en sociologie, soutenu ou avec une date de soutenance fixée avant le début du post-doctorat (le post-doctorat commencera au moins un mois après la date de soutenance de la thèse).
• Expérience et maîtrise de l’approche sociologique et des méthodes qualitatives.
• Autonomie.
Compétences qui sont utiles mais pas essentielles :
• Expérience préalable de terrains d’enquête relatifs à la santé.
• Expérience des méthodes quantitatives.

Contexte de travail

Le recrutement est associé au projet de recherche Gender and Health Inequalities (Gendhi). Ce projet a obtenu un financement du Conseil européen de la Recherche, via l’appel « ERC-Synergy-2019 », sur une durée de 7 ans.
La personne recrutée deviendra post-doctorante dans le laboratoire CESSP (UMR 8209 / CNRS, EHESS, Paris 1) et sera hébergée dans les locaux du CESSP et dans ceux du projet Gendhi sur le campus Condorcet.