Informations générales
Intitulé de l'offre : Chercheur ou chercheuse postdoctoral/e en science politique 18 mois H/F -ANR PARLAF : Députés en Afrique : analysée comparée d’une profession politique
Référence : UMR8026-EMMBOU-002
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : LILLE
Date de publication : mercredi 18 juin 2025
Type de contrat : Chercheur en contrat CDD
Durée du contrat : 18 mois
Date d'embauche prévue : 1 octobre 2025
Quotité de travail : Complet
Rémunération : entre 3021,50€ et 3451,50€ pour un chercheur débutant
Niveau d'études souhaité : Doctorat
Expérience souhaitée : Indifférent
Section(s) CN : 40 - Politique, pouvoir, organisation
Missions
Résumé du projet :
Que sait-on des Parlements en Afrique en dehors de leur image souvent dépréciée ? Objet canonique de la science politique et institution centrale de la démocratie représentative, les politistes spécialistes du continent africain s’y sont étonnamment peu intéressés (Ambasa et al. 2022, Mède et Perez 2022). Lorsque c’est le cas, les Parlements africains sont le plus souvent envisagés comme une variable explicative des processus de démocratisation ou de « faillite » des régimes, ou bien encore comme un indicateur de la « performance institutionnelle ». Contrairement à la riche littérature disponible sur d’autres espaces géographiques (Rozenberg et Thiers 2018, Martin et al. 2014, Crewe et al. 2022), et à de rares exceptions (Boutaleb et Ferrié 2008, Mattes et Mozaffar 2011, Mède et Perez 2022, et la riche littérature sur les quotas de genre, Bauer 2012), les travaux existants ont peu investigué l’étude des acteurs parlementaires, leurs profils et leurs pratiques concrètes, singulièrement en Afrique francophone. Le projet PARLAF entend combler ces lacunes en tenant ensemble deux questions : qui sont les députés africain·es, et comment investissent-ils et elles leur fonction ?
Pour ce faire, il se nourrit et fait dialoguer plusieurs sous-champs souvent cloisonnés : études parlementaires, sociologie politique des institutions, sociologie du travail et études aréales. D’une part, l’équipe PARLAF entend replacer l’institution parlementaire via l’analyse de ses acteurs au coeur de l’étude du politique en Afrique afin d’interroger à nouveau frais les processus d’institutionnalisation parlementaire, de démocratisation du personnel politique, ou encore les rôles parlementaire et travail politique au concret. D’autre part, l’équipe souhaite décentrer les études parlementaires et la sociologie politique du métier d’élu majoritairement développées à partir de terrains occidentaux, pour mieux interroger en Afrique les contours et la dimension heuristique de la notion de profession politique (Gaxie 1973, Offerlé 1999). Sur le plan méthodologique et empirique, le projet développe des méthodes mixtes (statistiques, prosopographiques et ethnographiques), et compare quatre pays rarement étudiés ensemble : Maroc, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire.
Concrètement, deux axes de recherche sont développés. Il s’agit d’abord de construire une prosopographie des députés élu·es depuis les indépendances, et ce à partir d’un travail de collecte d’archives et de sources imprimées. Il s’agit ensuite d’étudier les rôles et les activités parlementaires, à partir d’entretiens et d’observations.
Le contrat postdoctoral de 18 mois est rattaché au laboratoire CERAPS (UMR CNRS 8026) et à l'Université de Lille. Il s'inscrit dans le cadre du projet ANR PARLAF dirigé par Emmanuelle Bouilly (PR en science politique, CERAPS, Université de Lille) et conduit par une équipe internationale.
La personne recrutée contribuera aux deux axes de recherche identifiés (supra) : prosopographie des députés et enquête qualitative sur les rôles et activités parlementaires. Elle sera en charge du développement de l’enquête sur la Côte d’Ivoire ; des terrains en France et en Côte d’Ivoire sont donc à prévoir. Elle contribuera, avec l’ensemble des membres de l’équipe PARLAF qui pourront être assisté·es de stagiaires, à la saisie et à l’analyse des données recueillies. En outre, la personne recrutée devra valoriser, seule ou en collaboration avec des membres du projet en co-écriture, les résultats de sa recherche postdoctorale dans des communications et des publications nationales ou internationales.
Elle participera également aux activités régulières du projet PARLAF (réunions, séminaire de recherche, ateliers d’écriture, activités de dissémination). Pour finir, elle assurera avec Emmanuelle Bouilly l'animation scientifique du projet.
Les activités personnelles visant à poursuivre une carrière propre, notamment les candidatures à un poste permanent seront comprises dans le temps de travail.
Activités
* Missions sur le projet (revue de la littérature, collecte d’archives et sources imprimées, saisie de données, enquêtes substantielles de terrain en Côte d’Ivoire, traitement et analyse des données) : 70 % ;
• Assistance scientifique et administrative à la conduite du projet (organisation des réunions d'équipe et événements scientifiques, aide à la production des comptes-rendus et livrables pour l'ANR, etc.) : 10 % ;
• Développement de sa carrière propre (exploitation de travaux précédents, candidatures etc.) : 20 %.
Compétences
* Doctorat en science politique ou, secondairement en sociologie, en anthropologie ou en histoire, ou diplôme universitaire équivalent.
• Des connaissances solides de la littérature scientifique en lien avec la thématique et les activités du projet PARLAF : élites, profession politique, institutions politiques, parlementarisme, prosopographie et méthodes mixtes.
• Une expérience significative des enquêtes de terrain en Afrique, et préférablement en Côte d’Ivoire ; expérience attestée par au moins une publication dans une revue à comité de lecture.
• Une bonne connaissance du système politique et électoral de la Côte d’Ivoire.
• La maîtrise des méthodes qualitatives, et/ou du travail d’archives, et/ou de la prosopographie.
• Des compétences linguistiques : la maîtrise du français et de l’anglais en vue de présenter les résultats de la recherche postdoctorale dans des congrès scientifiques et de publier des articles dans des revues académiques. De préférence, la maîtrise d’une des langues parlées en Côte d’Ivoire afin de réaliser en autonomie les enquêtes de terrain.
• La démonstration des compétences suivantes : qualité rédactionnelle et analytique ; autonomie et capacité organisationnelle ; capacité à apprendre et à développer ses
compétences ; adaptabilité et prise d’initiatives ; capacité à travailler dans le respect des règles et procédures ; capacité à travailler en équipe sur un projet comparatiste.
Contexte de travail
Contrat
Un CDD de 18 mois à temps plein à compter du 1er octobre 2025 (La date de début de contrat peut faire l'objet d'un report jusqu’à 3 mois après discussion avec la coordinatrice du projet)
La rémunération est entre 3021,50€ et 3451,50€ pour un chercheur débutant.
Des déplacements en France et en Côte d’Ivoire pour collecter des archives et réaliser les entretiens sont à prévoir. Les frais de mission (transport et hébergement) seront pris en charge.
De même, si la personne recrutée vit à Lille, l’abonnement de transports urbains sera remboursé selon les règles en vigueur
Les résultats de la recherche seront valorisés par des publications, signées en nom propre par la personne recrutée ou en collaboration avec les membres de l’équipe PARLAF. Ces publications futures devront préciser que la recherche postdoctorale a obtenu le soutien financier de l’ANR. Elles seront en outre à déposer dans une archive de science ouverte, de préférence HAL.
Les conditions d’affectation :
La personne recrutée réalisera son contrat postdoctoral sous la supervision d’Emmanuelle Bouilly, Professeure à l’université de Lille, et coordinatrice du projet ANR PARLAF.
La personne recrutée intégrera l’équipe PARLAF qui réunit une dizaine de chercheuses et chercheurs, titulaires et non-titulaires, exerçant en France, au Maroc, au Sénégal et au Québec, spécialistes des quatre pays susmentionnés. Le ou la postdoctorant·e bénéficiera ainsi d’un cadre de recherche dynamique et d’un réseau internationalisé.
La personne recrutée sera accueillie au CERAPS (Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales) à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales (FSJPS) de l’Université de Lille (campus Moulins) https://ceraps.univ-lille.fr.
Une présence sur site d’au moins 2 jours par semaine sera requise.
La personne recrutée bénéficiera du statut de chercheur·e affilié·e au CERAPS, et pourra s’inscrire dans les futurs axes du CERAPS, notamment l’axe 1 « Participation, représentation, démocratie », ou l’axe 3 « International, Europe(s), transnational ».
De plus, un bureau au CERAPS sera attribué. Selon les besoins, un ordinateur et du matériel nécessaires à la réalisation des enquêtes de terrain (logiciel, dictaphone, etc.) pourront être mis à disposition.