Missions

La gestion des ressources en eau représente un enjeu sociétal majeur afin de garantir l’accès des populations à l’eau potable, la satisfaction des besoins agricoles et industriels et la préservation de la biodiversité. La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) a défini des objectifs pour atteindre le bon état écologique et chimique des masses d’eaux. Parmi les polluants, un composé perfluoré, l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) a été inclus parmi les substances identifiées comme prioritaires. Le récent emballement médiatique français (Pierre-Bénite) sur les composés perfluorés (PFAS), qui fait suite aux pollutions constatées par le PFOS aux USA, en Belgique, en Italie… démontre l’importance des enjeux sur la santé de l’Homme et de l’environnement liés à ces composés. Cela fait plus de 20 ans que les grands groupes occidentaux ont cessé de produire du PFOS. Mais le fait d’avoir arrêté la production est loin de clore le dossier. Cette famille moléculaire finalement peu connue, qui compte plusieurs milliers de composés polys fluorés, est l’une des plus persistantes jamais créée. Ceci les rend d’autant plus préoccupants que les seuils de toxicité ont été établis à des niveaux particulièrement bas, de l’ordre du ng/L. De fait, des travaux montrent qu’ils favorisent la formation de cancers, qu’ils sont toxiques pour le foie, les reins le système immunitaire, que ce sont des « perturbateurs endocriniens », mais les effets sont difficiles à évaluer précisément par manque de données et parce que les risques n’ont été étudiés que sur les molécules les plus courantes. Face au manque flagrant de données au niveau français, le présent projet MATISSE veut apporter des connaissances sur les niveaux d’exposition sur le site très anthropisé de Fos-Berre (ZFB) avec un état des lieux des nappes phréatiques de la Crau et des eaux potables de ZFB, et une évaluation des risques en éco- et géno-toxicologie de mélanges contenant des composés perfluorés (PFAS). Pour réaliser ce projet, nous avons créé un consortium multidisciplinaire qui regroupe le Laboratoire Chimie-Environnement (LCE) et l’IMBE (AMU), l’Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions (IECP) et la société ERG- ABO, avec comme objectif de travailler en concertation avec les acteurs institutionnels et ceux du monde socio-économique.
Après caractérisation chimique par le LCE des échantillons de terrain, l’ingénieur(e) recruté(e) à l’IMBE aura pour mission d’évaluer la toxicité de mélanges complexes reconstitués contenant des PFAS à des concentrations environnementales. Cette évaluation (par des bioessais d’écotoxicité et de génotoxicité, par analyse du niveau d’expression de gènes d’intérêt) et la modélisation des effets se fera à l’aide des plans d’expérience. Les missions de la personne recrutée sont en adéquation avec les caractéristiques REFERENS de l'emploi type A2A43 - Ingénieur-e en techniques biologiques. L’ingénieur(e) sera amené(e) (i) à enrichir la bibliographie sur le sujet et à participer à l’entretien de cultures cellulaires et d’élevages d’un modèle d’invertébrés aquatiques, les hydres d’eau douce (Hydra vulgaris), (ii) à réaliser des bioessais d’écotoxicité et de génotoxicité sur l’hydre et sur cultures cellulaires humaines, (iii) et enfin d’aider à la rédaction des résultats pour les réunions et comptes-rendus. L’analyse des résultats se basée sur l’utilisation des plans d’expérience et fera l’objet d’une formation à l’IMBE auprès des spécialistes de cet outil de modélisation.

Activités

* Expériences courantes dans les domaines de la toxicologie / écotoxicologie / génotoxicologie (bioessai sur hydres d’eau douce et sur cultures cellulaires humaines).
* Travail sous loupe binoculaire et microscope à fluorescence
* Élaboration de protocoles expérimentaux
* Analyse de l’expression génique (RTqPCR)
* Mise en forme des résultats
* Participation aux réunions de travail avec les représentants du consortium impliqué dans le projet MATISSE.

Compétences

1. Compétences métiers et/ou techniques :
• Expérience de conduite de protocoles expérimentaux en biologie (connaissance générale sur les bioessais)
• Expérience souhaitée en pratique de la culture cellulaire (au minimum notions)
• Aptitude ou goût au travail sous loupe binoculaire et en microscopie optique et à épifluorescence
• Formation initiale en Biologie (connaissances générales)
• Recherche bibliographique
• Rédaction de rapport, présentation orale

2. Compétences « transverses » :
• Parfaite maîtrise du français ; bonne compréhension et expression écrite et orale en anglais
• Goût pour l’interface Environnement Santé, notions de toxicologie.
• Sociabilité et goût pour le travail en équipe.

Contexte de travail

Résolument interdisciplinaire, l’équipe SANTES mène des recherches intégrant santé humaine et santé des écosystèmes selon l’approche holistique d’une Santé Unique (One Health). L’équipe compte 21 statutaires dont 10 sont habilités à diriger les recherches (HDR) pour l’encadrement de travaux dans le domaine de l’écologie de la santé en tissant des liens entre écologie, sciences biologiques & médicales, et sciences humaines & sociales. Dans un contexte d’anthropisation croissante conduisant à l’émergence de stress environnementaux de nature chimique, physique ou biologique, tous les êtres vivants, dont l’Homme, se trouvent confrontés à des expositions multiples et variées, tout au long de leur vie et ce, dès le développement.
Nos objectifs sont de documenter les dangers constitutifs de l’exposome en évaluant par exemple les effets des faibles doses, les effets différés et les effets de mélanges complexes de xénobiotiques, de particules et de rayonnements sur l’Homme et les écosystèmes. Notre démarche globale consiste à identifier et caractériser des dangers, préalable indispensable à la définition d’une conduite de prévention des risques liés à l’exposition ainsi qu’à définir des politiques publiques et normes juridiques s’agissant des cocktails de biocides. Notre démarche consiste également à proposer des stratégies d’éco-conception intégrative, c’est-à-dire des développements durables et ayant fait la preuve de leurs innocuités, de molécules biosourcées (nature-based solutions) dans le domaine des phytosanitaires et des cosmétiques. L’équipe s’intéresse également à des solutions basées sur la nature pour : (i) endiguer l’accumulation d’algues vertes sur les côtes, dont la prolifération massive est la cause de troubles de santé environnementale et humaine, (2) développer des procédés de bioremédiation de sols pollués aux Antilles.

Le CDD travaillera en proximité avec une ingénieure d’études en charge des opérations dans le laboratoire, d’autres personnels en CDD et les étudiants stagiaires (M2, M1, L3). Il sera sous la supervision directe d’un enseignant-chercheur et du chef d’équipe.
La personne recrutée travaillera sur le campus Timone d’Aix-Marseille Université. Elle sera basée dans les locaux de l’équipe SANTES (Santé & Toxicologie environnementales) de l’IMBE à la faculté de Sciences Médicales et Paramédicales et la faculté de Pharmacie. Le CDD sera amené à se déplacer de temps en temps au sein de la Métropole d’Aix Marseille Provence sur les lieux où se tiendront les réunions avec les partenaires du Projet MATISSE. Ce projet MATISSE est un projet financé par la fondation AMIDEX de l’Université d’Aix-Marseille. Il a débuté le 01/01/2024 et terminera le 31/12/2026.

Contraintes et risques

RAS