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CDD Doctorant - Autisme et motricité : vers de nouveaux critères diagnostiques et de nouvelles prises en charge (H/F)

Cette offre est disponible dans les langues suivantes :
- Français-- Anglais

Date Limite Candidature : mercredi 8 mai 2024

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Informations générales

Intitulé de l'offre : CDD Doctorant - Autisme et motricité : vers de nouveaux critères diagnostiques et de nouvelles prises en charge (H/F)
Référence : UPR3346-NADMAA-108
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : CHASSENEUIL DU POITOU
Date de publication : mercredi 17 avril 2024
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1 octobre 2024
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : La rémunération est d'un minimum de 2135,00 € mensuel
Section(s) CN : Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos

Description du sujet de thèse

Au CNRS, l'Institut Pprime, basé sur le site du Futuroscope, en collaboration avec le CERCA, recrute un doctorant ou une doctorante dans le cadre de l’action 80|PRIME 2024.

Le candidat ou la candidate travaillera sur les nouveaux critères, diagnostiques et de nouvelles prises en charge de l'Autisme et la motricité.

Contexte de travail

Le Trouble du Spectre Autistique (TSA) est une pathologie psychiatrique neurodéveloppementale dont les premiers signes apparaissent dès l’enfance, avant l’âge de trois ans, et persistent tout au long de la vie.
Selon la Classification Internationale, 1 enfant sur 110 est atteint et cette prévalence importante ne cesse d’augmenter [1]. De ce fait, le TSA est devenu un enjeu majeur de santé publique et sociétale comme l’atteste la nouvelle stratégie nationale "Autisme et Troubles du Développement 2023-2027" définies par l'État français. Les principales caractéristiques du TSA comprennent des déficits persistants dans la communication et l'interaction sociale et des modes de comportement restreints et répétitifs [2].
Décrits par Kanner puis Asperger dans les années 1940 [3], l’étiologie du TSA reste encore méconnue en raison de la complexité de sa physiopathologie. Dès les premières études, des comportements moteurs altérés ont été rapportés chez les enfants présentant un TSA [3]. Si ces comportements moteurs altérés ont bien été documentés dans divers modèles animaux génétiques et environnementaux de TSA et ce dans des conditions cliniques, avec des variations liées au contexte de la maladie et au sexe [5], peu d’études ont permis de quantifier exhaustivement et objectivement ces troubles moteurs chez l’humain et notamment chez les enfants.
Ainsi, certaines études ont utilisé des batteries de tests normalisés évaluant les capacités motrices générales [6,7]. Seulement, ces batteries se révèlent insuffisantes pour déterminer l’origine des dysfonctions. D’autres études s’intéressant à une fonction motrice spécifique ont signalé des troubles de la marche, de l’équilibre et de la motricité fine ([8]). Ces études ont réussi à mieux isoler des composantes de la fonction motrice fine qui sont altérées dans le TSA en évaluant les personnes à l’aide de tâches motrices utilisées en neurosciences, comme la tâche de Fitts [9], des tests de préhension [10], de dessin [11] ou de transport d'objet [12]. En analysant la cinématique et les mesures de force, les auteurs ont ainsi rapporté des anomalies du contrôle moteur, en particulier lors de l'initiation du mouvement, du contrôle en ligne et de la production d’actions séquentielles.
Du point de vue de la motricité globale, la littérature montre une diminution des capacités posturales des enfants autistes comparés à des enfants au développement normal [13]. Ces diminutions de capacités posturales pourraient être associées à des déficits sensoriels, notamment visuels et proprioceptifs [14]. De manière intéressante, ces déficits posturaux seraient plus marqués en condition de double-tâche [15], en particulier lorsque la double-tâche implique le traitement d’expressions faciales émotionnelles [16]. Ces résultats suggèrent donc un lien entre des troubles cognitifs et des dysfonctionnements moteurs chez les personnes atteintes de TSA.
Cependant, ce type d'études reste moins nombreuses chez les enfants. De plus, à notre connaissance, aucune recherche n'a « cartographié » chez une même personne atteinte de TSA, les différentes anomalies de la fonction motrice ni établi la relation entre les troubles de la motricité globale, troubles de la motricité fine et difficultés sociales. Il apparait donc aujourd’hui nécessaire d’améliorer nos connaissances sur les dysfonctionnements moteurs chez les personnes atteintes de TSA et d’établir leur lien avec les symptômes socio-cognitifs.
Certains auteurs considèrent que ces difficultés motrices contribuent à une moins bonne condition physique notamment cardiorespiratoire [17] et limiteraient l’implication des personnes atteintes de TSA dans la pratique d’activité physique [18]. Non seulement cela aurait pour conséquence de favoriser l'isolement social [19] mais le manque d'activité physique expliquerait également la plus grande prévalence de maladies chroniques chez les personnes atteintes de TSA [20]. Il semble donc également important d’améliorer nos connaissances sur les interventions en activité physique et motricité permettant à la fois de réduire les déficits moteurs et de favoriser la pratique d’activité physique chez les enfants TSA.
L’ensemble de ces études mettent donc en évidence l’importance des capacités motrices chez les personnes atteintes de TSA. Deux axes de recherche sont à explorer dans ce contexte : l’identification des troubles moteurs des enfants atteints de TSA en clinique ; des propositions de prises en charge et d’activités physiques adaptées en fonction du profil moteur de l’enfant.

* Sujet de thèse :
Ce projet se focalise donc sur la motricité des enfants atteints de TSA. Dans la continuité de nos travaux précédents qui nous ont permis d’identifier plusieurs particularités motrices en motricité fine [21] et globale [22] chez les mêmes enfants atteints de TSA, l’objectif est ici triple.
1. Tout d’abord, il s’agit d’identifier les tâches motrices ainsi que les variables permettant de mieux rendre compte de la nature des anomalies motrices chez l’enfant TSA. Dans la première partie de nos travaux, différentes tâches et variables ont été proposées mais il reste à définir -ce qui n’a jamais été proposé dans la littérature- lesquelles sont les plus révélatrices des difficultés motrices d’un enfant TSA.
2. Une fois ces tâches et variables identifiées, le but est de définir une batterie d’évaluation motrice instrumentée adaptée à la clinique. Pour cela, une proposition devra être faite pour trouver une alternative aux outils de laboratoire utilisés dans la première partie de ces travaux (systèmes optoélectroniques, plateformes de force etc.) afin de les remplacer par des instruments de mesure moins contraignants et plus flexibles dans leur utilisation (tablettes, capteurs inertiels etc.).
3. Enfin, le dernier objectif est de définir des propositions de prise en charge basées sur le profil moteur des enfants atteints de TSA en vue de l’amélioration de leur habileté motrice et de leur condition physique.


*Le candidat ou la candidate devra être titulaire d’un diplôme de Master 2 ou diplôme d’ingénieur avec une spécialisation en biomécanique et posséder les compétences suivantes :
• avoir un fort intérêt pour la programmation (Matlab, Python, ...)
• des compétences en analyse du mouvement,
• des connaissances en contrôle moteur et en psychologie expérimentale seraient un plus.
• avoir un bon niveau en anglais et de bonnes compétences de communication et rédactionnelles.
• rigueur, initiative, autonomie, persévérance et goût pour le travail expérimental.



Le poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST), et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.

Contraintes et risques

Des déplacements de courte durée, en France et à l'étranger, sont à prévoir.

Informations complémentaires

Il s’agit d’un co-encadrement entre l’Institut Pprime et le CerCA, tous deux laboratoires du CNRS et de l’Université de Poitiers. Cette thèse s’effectue dans le cadre d’une collaboration entre P’, le CerCA, l’INCIA (Bordeaux), les CRA de Bordeaux, Limoges et Poitiers, le CH de La Rochelle. Des expérimentations s’effectueront donc également à l’extérieur de P’.